Le déroulement :
Départ 4H00 du matin :
L’atmosphère est angoissante mais l’ambiance est bonne.
Graisse, lumières et c’est parti.
Pour commencer, je suis un zodiac jusqu’à la plage, fais signe que je suis prêt et retourne dans l’eau, la traversée commence, il fait nuit noire.
Je trouve l’eau plutôt bonne, cette bonne nouvelle disparaît au bout du premier ¼ d’heure. J’apprendrai plus tard qu’elle était à 15,6°C.
Rapidement j’ai froid mais c’est normal, je sais que ce sera une traversée qui va se jouer sur le psychologique.
Au bout de 1H30 de nage, le jour pointe le bout de son nez. J’ai une allure de nage plutôt rapide (4,5 km/h). Je mouline les bras pour me réchauffer tout en m’économisant. Le pilote pronostique que si je continue comme cela, la traversée se fera en moins de 10H00.
Au bout de 4h00 de nage, j’ai froid mais ça va, je sais que je peux tenir jusqu’à 6h00 de nage et après on verra. Le soleil se planque derrière les quelques nuages, j’espère qu’il finira par sortir complètement (il le ferra mais un peu tard).
Au bout de 8H00 de nage… :
Mon point de vue :
ça fait seulement 6H00 que je nage, je suis au milieu de la manche je dois nager, nager, nager toujours sans me poser de question.
Le point de vue de l’équipe :
On est a 8 km des côtes, Nico nage depuis 8H00, il n’avance presque plus, il alterne crawl et brasse, ne répond pas à nos questions, envoie balader l’observateur et surtout il ne suit plus le bateau et part à l’opposé. (Plus tard, certains diront en plaisantant que je voulais rejoindre Rotterdam !).
Bref je ne suis plus dans mon état normal.
Ainsi j’étais en complète hypothermie et le cerveau était débranché.
L’observateur du CSA s’est donc manifesté en me proposant le contrat suivant :
"Il reste 3h00 avant que les courants ne s’inversent.
- Soit tu nages aussi vite qu’au début durant 3 heures et tu arrives à temps au Cap Gris Nez,
- Soit tu sors car si tu rates le Cap Gris, les courants t’emmèneront et tu devras nager de nombreuses heures avant d’espérer toucher la côte française."
N’étant plus capable de nager vite pendant 3 heures, je sors de l’eau.
Bilan :
33 km parcourus au bout de 8 h de nage.
Il restait quand même 8 km à parcourir.
Je suis évidemment déçu mais n’ayant presque aucun souvenir des 2 dernières heures de nage et de la première ½ heure passée sur le bateau, il semblerait que je ne puisse réellement faire mieux.
La cause est sans aucun doute l’hypothermie.
Aussi, si un jour je retente, c’est que je vivrais près d’un lieu d’eau froide qui me permettra de m’habituer à ce problème.
Mais après cette année de préparation : vive les vacances !
PS : Merci à Pierrick et mon père qui nous ont fait la surprise de nous rejoindre au dernier moment et heureusement puisque que sur le bateau tout le monde était malade sauf Pierrick.
PS’: Merci à tous vos mots d’encouragement auxquels je n’ai pas pris le temps de répondre.
PS’’ : Bravo à Marie-Reine qui gagne le bonnet de ce morceau de traversée !
PS’’’ : Des photos et des vidéos seront en ligne à notre retour.